Golshifteh Farahani, Présidente du Jury du 51e Festival de Deauville

« Il n’y a pas de marbre en moi, pas même de l’eau, à peine du gaz ».

Est-ce la pesan­teur du monde, le côtoie­ment de la mort, les épreuves de l’exil, ou un pan­théisme tout per­son­nel qui ont accor­dé à Gol­shif­teh Fara­ha­ni ce don si pré­cieux de légè­re­té, cette valeur si pré­cieuse que louait le grand roman­cier ita­lien Ita­lo Cal­vi­no dans ses « Leçons américaines » ?
Enfant pro­dige du ciné­ma ira­nien, musi­cienne de talent, pas­sion­née de théâtre, elle est révé­lée très jeune dans Le Poi­rier de Dariush Mehr­jui et tourne quelque 20 films en une dizaine d’année. Il n’est pas de hasard, il est des ren­dez-vous : son pre­mier grand rôle qui la fait connaitre sur la scène inter­na­tio­nale est, en 2009, celui d’une femme qui dis­pa­raît (À pro­pos d’El­ly d’Asghar Farhadi)…
Eva­nes­cence para­doxale d’une actrice qui tou­jours incarne, résiste et dégage aplomb, digni­té et force, enga­geant son corps tout entier.

Refu­sant de se sou­mettre aux res­tric­tions impo­sées aux femmes, elle s’exile après avoir tour­né sans hijab, aux côtés de Leo­nar­do DiCa­prio, dans Men­songes d’État de Rid­ley Scott (2008), deve­nant ain­si la pre­mière actrice ira­nienne à jouer dans une pro­duc­tion hol­ly­woo­dienne depuis la Révo­lu­tion de 1979. Un acte de liber­té qui lui vaut d’être ban­nie de son pays natal.

Elle s’installe alors en France, et pour­suit une car­rière pro­li­fique, alter­nant entre ciné­ma d’auteur et pro­duc­tions inter­na­tio­nales. Dans Syn­gué sabour – Pierre de patience d’Atiq Rahi­mi (2008), sur un scé­na­rio de Jean-Claude Car­rière, elle recon­quiert son corps d’épouse sou­mise et décroche une nomi­na­tion au César du meilleur espoir fémi­nin ; en 2016, elle est Anna Karé­nine sur scène et impose une pré­sence à la fois lumi­neuse et com­ba­tive dans Pater­son de Jim Jarmusch.

Un pied aux États-Unis et un pied ailleurs, cha­cune de ses appa­ri­tions marque les spec­ta­teurs par sa liber­té et son indé­pen­dance : elle plaque tout dans son road trip amé­ri­cain Just Like a Woman sous la direc­tion de Rachid Bou­cha­reb ; elle est une ins­ti­tu­trice en proie au monde patriar­cal dans My Sweet Pep­per Land d’Hi­ner Saleem (2013) et même com­bat­tante kurde dans Les Filles du soleil d’Eva Hus­son (2018) ; on la découvre aus­si sor­cière marine au crâne rasé dans Pirates des Caraïbes : La Ven­geance de Sala­zar (2017) de Joa­chim Røn­ning, Espen Sand­berg et femme d’action d’exception dans Extrac­tion (2020) de Sam Hargrave.
En 2020, dans Un divan à Tunis de Manele Labi­di, elle se glisse dans la peau d’une psy­cha­na­lyste obs­ti­née pour mani­fes­ter un talent un peu délais­sé de sa palette : l’humour.

Dans la série inter­na­tio­nale Inva­sion, elle endosse le rôle d’une jeune mère cou­rage tan­dis que dans la récente adap­ta­tion du best-sel­ler « Lire Loli­ta à Téhé­ran », elle exprime avec brio com­bien le corps des femmes a été la pre­mière vic­time de la Révo­lu­tion ira­nienne de 79. Cette année, on la retrou­ve­ra en Com­pé­ti­tion au Fes­ti­val de Cannes dans Alpha de Julia Ducournau.

Gol­shif­teh Fara­ha­ni a endos­sé à l’écran de si nom­breuses causes et de si nom­breuses figures de l’audace, qu’elle est deve­nue un sym­bole et un éten­dard de la liber­té des femmes, mais c’est corps et âme qu’elle joue sa vie chaque jour avec intensité.

Enfant tra­ves­tie qui bra­vait la loi des mol­lahs à vélo pour vivre sa vie, artiste en exil, rebelle posant nue pour crier sa rage d’être enfer­mée, elle conti­nue de s’engager acti­ve­ment dans les mou­ve­ments pour les droits des femmes en Iran, notam­ment lors des mani­fes­ta­tions liées à la mort de Mah­sa Amini.

C’est avec une immense fier­té que le Fes­ti­val de Deau­ville l’accueillera comme Pré­si­dente du Jury pour sa 51e édition.

Le meilleur du ciné­ma amé­ri­cain vous attend…
Ren­dez-vous du 5 au 14 sep­tembre prochain !

Réser­vez votre Pass dès maintenant !
Rencontre avec Johnny Depp

Je réserve ma place ! 

Rejoi­gnez-nous pour suivre la com­pé­ti­tion et ren­con­trer les talents invi­tés du Festival !

Billetterie

Boutique en ligne

Empor­tez un sou­ve­nir du Festival

Visiter la boutique