Prix du 46e Barbet Schroeder

Barbet Schroeder : Réalisateur, producteur, comédien & scénariste 

Événement

Le Prix du Fes­ti­val de Deau­ville est remis chaque année à un cinéaste qui a fran­chi l’Atlantique pour réa­li­ser un film aux Etats-Unis, maté­ria­li­sant ain­si un pont fran­co-amé­ri­cain issu d’une longue tra­di­tion artis­tique. Après Jacques Audiard (Les Frères Sis­ters) et Oli­vier Assayas (Cuban Net­work), c’est Bar­bet Schroe­der que nous hono­re­rons pour cette 46e édi­tion, non pas pour un film, mais pour l’ensemble de son œuvre amé­ri­caine. La simple évo­ca­tion de son nom fait sur­gir des images mythiques de la Nou­velle vague et des jeunes turcs des « Cahiers du ciné­ma ». Mais c’est bien sûr aus­si aux Films du Losange que l’on songe, socié­té de pro­duc­tion qu’il créé à 20 ans à peine pour pro­duire les films d’Eric Roh­mer et qui conti­nue d’éclairer le pay­sage de la ciné­phi­lie fran­çaise aujourd’hui.

Un cinéaste sans frontière
Né à Téhé­ran d’un père suisse et d’une mère alle­mande, il passe son enfance en Colom­bie, puis son ado­les­cence à Paris. Rien de sur­pre­nant à la car­rière trans­at­lan­tique d’un cinéaste sans fron­tières dont le pre­mier long métrage More (1969), tour­né en anglais à Ibi­za, capte les vibra­tions d’une époque et d’une jeu­nesse en per­pé­tuel mou­ve­ment. Scé­na­riste, réa­li­sa­teur, pro­duc­teur, comé­dien, il alterne les pro­jets, qu’ils soient excen­triques ou mains­tream, et par­court le monde, avec, tou­jours, la liber­té en ligne de mire.

Plon­gée dans le réel californien
Fervent admi­ra­teur du ciné­ma amé­ri­cain, il part au milieu des années 1970 aux Etats-Unis où il déve­loppe son pre­mier pro­jet de fic­tion, qui pren­dra la forme in fine d’un docu­men­taire, Koko, le gorille qui parle (1978), tour­né sur le cam­pus de Stan­ford avec une jeune psy­cho­logue amé­ri­caine, Pen­ny Pat­ter­son, et un gorille du zoo de San Fran­cis­co. Il enchaîne avec un docu­men­taire fleuve en immer­sion dans le Los Angeles de Charles Bukows­ki : Bukows­ki Tapes (1982−1987). Mythe de la lit­té­ra­ture amé­ri­caine du 20e siècle, Bukows­ki ins­pi­re­ra aus­si son film Bar­fly (1987) qui immor­ta­lise le couple Mickey Rourke / Faye Duna­way dans la cité des anges (déchus).

Hol­ly­wood sur les traces d’Hitchcock et Lang
L’indépendance et l’irrévérence qui carac­té­risent Bar­bet Schroe­der ne l’empêchent pas de deve­nir un cinéaste que l’on s’arrache à Hol­ly­wood et c’est le thril­ler qui va l’imposer sur le devant de la scène. Avec Le Mys­tère von Bülow (1990) – qui per­met à Jere­my Irons d’obtenir l’Oscar du Meilleur acteur -, puis avec J.F. par­ta­ge­rait appar­te­ment, pré­sen­té au Fes­ti­val de Deau­ville en 1992, il apporte une noir­ceur et une ambi­guï­té au genre qui n’est pas sans rap­pe­ler les films noirs amé­ri­cains de Fritz Lang. Ne recu­lant jamais devant le risque, maître de l’ambiguïté, son ciné­ma est une réflexion sur la com­plexi­té du mal. Le cinéaste est tou­jours là où on ne l’attend pas et après un film en HD numé­rique sur la Colom­bie de Pablo Esco­bar et la vio­lence des car­tels, La Vierge des tueurs (2000), il fait une nou­velle incur­sion en ter­ri­toire hol­ly­woo­dien avec son genre de pré­di­lec­tion, le polar. Cal­culs meur­triers, avec San­dra Bul­lock et Ryan Gos­ling (2002), est une œuvre un brin nietz­schéenne et sans conteste hit­ch­co­ckienne. Tou­jours à l’affût d’expérimentations audio­vi­suelles et de nou­velles formes de récits, il garde un œil alerte sur la jeune créa­tion euro­péenne et signe en 2009 un épi­sode de la série amé­ri­caine Mad Men, comme un gage de son éter­nelle jeu­nesse et de son insa­tiable curiosité.

Fil­mo­gra­phie sélective 

Réa­li­sa­teur
2017 Le Véné­rable W. – doc ***
2014 Amnesia ***
2009 Mad Men – TV
2008 Inju, la bête dans l’ombre ***
2007 L’Avocat de la ter­reur – doc
2002 Cal­culs meurtriers *
2001 La Vierge des tueurs *
1997 L’Enjeu *
1995 Le Poids du déshonneur *
1994 Kiss of Death *
1992 J.F. par­ta­ge­rait appartement *
1990 Le Mys­tère Von Bülow
1987 Barfly *
1984 Tricheurs **/***
1982–1984 Charles Bukows­ki par Bar­bet Schroe­der– TV/doc *
1977 Koko, le gorille qui parle– doc
1975 Maîtresse ***
1974 Géné­ral Idi Amin Dada : Auto­por­trait – doc ***
1972 La Vallée */***
1969 More */***

Pro­duc­teur
1988 Jesse Raoul Ruiz
1984 L’Avenir d’Émilie Hel­ma Sanders-Brahms
1984 Mau­vaise conduite Nés­tor Almen­dros & Orlan­do Jimé­nez Leal – doc
1981 Le Pont du Nord Jacques Rivette
1978 Per­ce­val le Gal­lois Éric Rohmer
1976 Rou­lette chi­noise Rai­ner Wer­ner Fassbinder
1976 La Mar­quise d’O… Éric Rohmer
1974 Céline et Julie vont en bateau Jacques Rivette **
1974 La Palo­ma Daniel Schmid **
1972 L’amour, l’après-midi Éric Rohmer
1970 Le Genou de Claire Knee Éric Rohmer
1969 Ma nuit chez Maud Éric Rohmer
1968 Tu ima­gines Robin­son Jean-Daniel Pollet
1967 La Col­lec­tion­neuse Éric Rohmer
1965 Paris vu par… Claude Cha­brol, Jean Dou­chet, Jean-Luc Godard, Jean-Daniel Pol­let, Éric Roh­mer & Jean Rouch **
1963 La Car­rière de Suzanne Éric Rohmer

Comé­dien
2015 Rouge, le por­trait men­son­ger de Ber­trand Bonel­lo Antoine Barraud
2014 Le Dos rouge Antoine Barraud
2013 Par exemple, Electre Jeanne Bali­bar & Pierre Léon
2010 L’Avocat Cédric Anger
2007 À bord du Dar­jee­ling Limi­ted Wes Anderson
2007 Ne tou­chez pas la hache Jacques Rivette
2006 Paris, je t’aime (seg­ment « Porte de Choi­sy ») Chris­to­pher Doyle
2005 Une aven­ture Xavier Giannoli
2004 Ne fais pas ça ! Luc Bondy
1996 Mars Attacks ! Tim Burton
1994 Le Flic de Bever­ly Hil­ls 3 John Landis
1994 La Reine Mar­got Patrice Chéreau
1990 The Gol­den Boat Raoul Ruiz
1984 L’Amour par terre Jacques Rivette
1979 La Mémoire courte Eduar­do de Gregorio
1979 Roberte Pierre Zucca
1972 Out 1 : Spectre Jacques Rivette
1971 Out 1, noli me tan­gere Jacques Rivette & Suzanne Schiffman
1965 Paris vu par… (Seg­ment « Gare du Nord ») Jean Rouch
1963 Les Cara­bi­niers Jean-Luc Godard

* Éga­le­ment producteur
** Éga­le­ment comédien
** Éga­le­ment scénariste

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