Alice Guy : une pionnière du cinéma à la conquête de l’Amérique
Pour la première fois de son histoire, le Festival du Cinéma Américain de Deauville consacre une rétrospective aux films américains d’Alice Guy, en mettant à l’honneur une réalisatrice visionnaire, trop longtemps restée dans l’ombre.
Alice Guy, c’est une extraordinaire histoire, faite de premières fois, l’histoire d’une aventurière et d’une pionnière.
Première réalisatrice de fiction de l’histoire du cinéma, première femme cinéaste, première femme à avoir créé des studios aux Etats-Unis… Technicienne hors pair, scénariste, productrice, metteuse en scène, directrice d’acteurs, elle représente une figure fondatrice du cinéma mondial, tant d’un point de vue artistique qu’économique et industriel.
En 2025, Le Festival de Deauville fait événement en programmant une sélection exceptionnelle de ses œuvres rares, exclusivement américaines, quelques-unes inédites en France, et récemment restaurées avec le concours de la Library of Congress.
Née en France en 1873, Alice Guy débute sa carrière chez Gaumont à la toute fin du XIXe siècle, où elle réalise des centaines de films dont certains déjà sonores et colorisés alors que le langage cinématographique en est encore à ses balbutiements. En 1907, elle s’installe aux États-Unis et fonde en 1910, près de New York, son propre studio de cinéma, la Solax Film Company. Elle va dominer la production et le box-office américain en tournant avec les plus grandes stars de l’époque, avant de rentrer en France en 1922, ruinée par la nouvelle puissance d’Hollywood.
Elle figure parmi les dix femmes en or consacrées par la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris, le 26 juillet 2024.
Son parcours transatlantique fait d’elle une véritable passeuse entre deux cultures cinématographiques. À la fois pionnière française et figure majeure du cinéma muet américain, Alice Guy est aujourd’hui redécouverte comme un trait d’union entre l’Europe et Hollywood, entre l’invention du cinéma et l’essor d’une industrie.
Avec cette rétrospective, Le Festival de Deauville s’inscrit dans une dynamique de réécriture de l’histoire du cinéma, en mettant en lumière une femme oubliée des grands récits officiels.
Le programme de cette rétrospective est composé de six courts métrages, représentant un total de 1h11 de projection qui seront présentés par Véronique Le Bris, fondatrice du prix Alice Guy et autrice de la récente biographie Alice Guy, la plus audacieuse des pionniers du cinéma.
PROGRAMME DE LA RÉTROSPECTIVE :
- Roads Leads Home (1911) (11’) – inédit
- Mixed Pets (1911) (11’) – inédit
- Greater Love Hath No Man (1911) (10’)
- The Girl In The Arm-Chair (1912) (10’)
- The Sewer (1912) (15’) – inédit
- Officer Henderson (1913) (14’) – inédit